samedi 15 août 2009

Nous avons un fils!

Voilà donc ce qui explique en partie le long silence radio depuis un moment... Le 21 juillet, Nicolas et moi sommes devenus parents, du jour au lendemain, de notre petit bout du bout du monde.

288 jours après avoir signé le contrat avec l'organisme d'adoption;
255 jours après sa naissance;
82 jours après la proposition;
15 jours après l'appel du départ pour la Corée, et
9 jours après notre arrivée en Corée du sud...
Notre cigogne est finalement parvenue à destination.

Nous voilà parents, pour le meilleur et pour le pire, pour les rires et pour les pleurs, pour les joies et pour les peines, pour les jours et pour les nuits. Enfin, pour la vie. Notre fils nous tient très occupés et nous remplit de joie depuis l'instant ou nous l'avons rencontré chez sa maman d'acceuil. Le voilà déjà qui se réveille de sa sieste... je vous laisse pour le moment. À bientôt peut-être, pour quelques autres bribes de nouvelles.

samedi 8 août 2009

9 mois

Joyeux mois-niversaire Petit Prince! Notre fils a maintenant 9 mois! 9 gros mois bien sonnants. Et depuis peu, je le sens si près de nous.........................................................

dimanche 12 juillet 2009

Bon voyage!

안녕 하세요 !! - Annyong Haseyo !! - Bonjour !!

lundi 6 juillet 2009

L'appel


Le téléphone sonne... mais qui est-ce?
Quoi?? Quand??? C'est pas vrai!?! On pensait que ça n'arriverait pas! Youppi!!!

lundi 8 juin 2009

7 mois aujourd'hui !

Kunwoo, notre Petit Prince du bout du monde est né il y a 7 mois aujourd'hui.
J'aimerais pouvoir lui assurer qu'on ira le chercher avant son anniversaire du 8e mois, mais on n'est sûrs de rien. Ce qui est certain, c'est qu'on a très hâte de le tenir dans nos bras et de commencer à s'apprivoiser mutuellement.

Joyeux 7e mois, mon petit coeur de Corée!

jeudi 4 juin 2009

La cigogne? L'abeille? La bédaine?


Tous les parents savent que les questions de leurs rejetons sur l'origine des bébés ne sont jamais bien loin. Le moment ou ces questions seront lancées est imprévisible, la façon de répondre, délicate, et l'histoire, complexe à comprendre pour un petit bout d'chou curieux. Si on a heureusement laissé tombé les récits farfelus de cigognes, de choux, d'abeilles butinant les fleurs dans les prés, il y a toutefois différents âges pour expliquer les multiples détails... On commence toujours par une version réelle, mais simplifiée... les parents de leur temps s'efforceront d'utiliser les vrais mots, au lieu de tout un vocabulaire édulcoré et digeste.

Les parents adoptifs voient leur plaisir doublé en devant répondre à un nombre exponentiel de questions. En gros, qui a fait quoi avec qui pour donner moi, et qui a fait quoi avec moi pour donner notre famille. Ça, c'est la version courte... mais on peut longtemps s'enfoncer dans les détails, sans jamais complètement satisfaire l'appétit d'information des petits. Avec le nôtre qui est encore en Corée du sud pour proablement 1 mois, et qui sera encore tout jeune à son arrivée, le moment des explications sera remis à plus tard. Par contre, J... et M..., les deux fils de ma soeur, à peine âgés de 5 et 3 ans, sont un peu confus au sujet de la provenance de ce fameux bébé qu'on attend tous. Le plus vieux surtout... Il est sûrement rapidement venu à la conclusion que l'option de la débaine était écartée, après avoir "subtilement" tâté la mienne, et n'avoir décelé aucune activité de ce côté. Mais d'ou arrivera donc ce bébé?

Je crois que le gros de la confusion est apparu quand, le soir du 30 avril, on s'est tous réunis pour "voir" le bébé de Josiane et Nicolas. À leur arrivée, tous se pâmaient devant les pages d'un petit album photo, sur lesquelles ont apercevait un bébé, bel et bien déjà né. Mais alors ou était ce bébé?? Ça manquait un peu de concret, pour un petit bonhomme qui n'avait sans doute pas encore complètement éclairci tout le casse-tête de la provenance des bébés. Mais alors, les bébés viennent de Corée?? Et les madames avec des bédaines qu'on voit manger de la crème glacée sur les trottoirs l'été, elles sont simplement grosses et gourmandes? À moins qu'elles soient en train de compenser en attendant leur bébé de Corée?? Tout ça demandera sans doute bien des éclaircissements difficiles à donner, qui ne jeteront peut-être pas entièrement la lumière sur la problématique, et dont les questions viendront sans doute à un moment inattendu.
Hé! Faut pas rire; c'est compliqué, la vie!

samedi 30 mai 2009

Nature vs. Nurture, partie 2

En février dernier, j'avais abordé le thème du caractère inné, par opposition aux comportements acquis chez un enfant adopté. Ce qu'il y avait à retenir, c'est que les recherches ont prouvé que peu ou pas de traits de charactère sont définis uniquement par la génétique. Tous peuvent recevoir une influence égale ou le plus souvent supérieure de l'environnement.

Personnalité antisociale et aggressivité
Bien des films ont utilisé le prétexte de l'adoption comme motif d'un scénario d'horreur ou de crime. Pourtant, dans la réalité, les différences comportementales entre les enfants adoptés et les enfants élevés par leurs parents biologiques sont minimes, voire inexistentes. Il n'y a pas plus de récurrence de problèmes psychologiques chez les uns que chez les autres. Les poussées meurtrières de Dexter, qui nous clouent au bord de notre siège ne pourraient donc pas avoir d'origine biologique. Même Damien, nul autre que le fils du Diable dans The Omen n'aurait pas dû être affecté par les tendances méphistophéliques de son illustre papa biologique, sous les bons soins de Gregory Peck. Par contre, j'ignore si les pouvoirs magiques innés de Superman s'appliquent à cette règle... il est un extraterrestre, après tout...

Prouesses académiques
Malgré l'influence de l'hérédité sur le Q.I., les performances scolaires ne sont pas régies par la génétique. Des frères et des soeurs, certains adoptés d'autres non, pourront offrir une performance comparable à l'école, dans la mesure ou des enfants d'une même famille peuvent avoir des rendements semblables. Mais la personnalité peut aussi s'afficher. Quels sont ces facteurs environnementaux qui peuvent faire varier la réussite scolaire? Les mêmes pour tous : la qualité du système d'éducation, le dévouement des professeurs et la persistence des parents à encourager leurs enfants avec constance dans leur carrière d'élève.

Capacité d'attachement
Entre frères et soeurs, unis ou non par les liens du sang, l'habileté de former des relations aimantes semble être la même. Malgré le fait que les frères et soeurs biologiques se retrouvaient plus dans leurs ressemblances, le manque de similitudes n'affecterait pas nécessairement la qualité des relations. Ce qui semble détacher les enfants les uns des autres bien au-delà d'un "statut d'adopté", c'est comme dans toutes les familles, l'âge de chacun d'entre eux. Le plus vieux devient souvent l'élément central de la relation entre frères et soeurs, peu importe son histoire. De plus, il semblerait que la qualité de la relation parents-enfants des familles adoptives soit en tout point égale à celle d'une famille biologique.

En bref, on a peut-être tendance à donner beaucoup trop d'importance au bagage génétique d'un enfant adopté, puisque si ce bagage joue un rôle dans la formation de la personnalité, il n'occupe pas le rôle principal. Aucun trait n'est entièrement teinté par l'aspect inné, ou par l'environnment. Tout ce qui forge un être humain est une combinaison de tous ces facteurs complexes. À preuve, trois enfants d'une famille biologique peuvent, dès la naissance et en grandissant, avoir des personnalités aux antipodes. Un parent adoptif pourra donc avoir une incidence, une influence, volontairement ou pas, sur le caractère d'un enfant adopté, tout autant que sur celui d'un enfant biologique. 

Par contre, la génétique joue certainement un rôle prépondérant dans tout ce qui touche à la santé de l'enfant. Les maladies et infection génétiques, si elles ne sont pas toutes automatiquement transmises dans l'ADN, peuvent ressurgir chez les générations futures. Mais encore, les habitudes de vies, l'activité physique et la nutrition, peuvent aussi venir changer la donne, même dans ce domaine. 

Pour finir, un autre point qu'il est bon de prendre en considération est la gestion du stress. Si la propension d'un enfant à détourner sa propre attention d'une situation frustrante semble être dictée en partie par ses gènes, sa capacité à gérer le stress causé par ses frustrations sera influencée par sa situation familiale. En tant que parent, c'est un cadeau précieux que de savoir fournir à son enfant les outils pour une bonne qualité de vie, la possibilité de développer des relations saines et non à l'origine de tensions, ainsi qu'une protection supplémentaire contre les maladies cardiovasculaires, le cancer et bien d'autres. Autant chez les enfants adoptés que bios.

mercredi 27 mai 2009

Comment on l'appelle?

"(...) Comment ça se passe au Canada, allez vous le changer de prénom? non pas que je pense qu'il le faille. Moi je vis en Suisse et j'ai une amie qui a été adoptée en Inde à l'age de 6 ans. Du jour au lendemain elle à du abandonner son nom indien pour un nom plus européen. ça a été très difficile pour elle de se construire par la suite. Je sais que votre petit bout est encore tout petit et que ça devrait lui poser moins de problème, mais je suis curieuse de savoir comment ça se passe au Canada. J'espère ne pas vous avoir offensé avec ma question et vous souhaite plein de bonheur à tout les trois."
La Suissesse.

Aha! LE sujet par excellence! LA question qu'on se fait poser. La dite question n'est pas du tout maladroite, Madame la Suissesse. Elle nous a été posée et reposée dans les dernières semaines, et tout le monde semble avoir un avis différent... Je vous remercie d'ailleurs pour le témoignage qui l'accompagne sur votre amie née en Inde; c'est très apprécié.
Au Québec, le droit est du côté des parents. Ceux-ci, comme pour un enfant biologique, peuvent enregistrer leur petit à
l'État Civil sous le nom qui leur plaira (dans la mesure du raisonnable et de la décence).
Il y a plusieurs années, la tendance en adoption internationale était de donner un prénom à un enfant né ailleurs, qui contribuerait à "raboter" toute aspérité qui le différencierait d'un enfant né ici. Cette tendance poussait aussi les parents adoptifs à parler le moins possible du sujet de l'adoption. C'était un peu la philosophie du "si on n'en parle pas; le problème n'existe pas". Mais les enfants nés ailleurs n'avaient pas moins d'interrogations au sujet de leur histoire pour autant; elles étaient simplement étouffées par l'aspect quasi tabou du sujet. Les choses ont depuis bien changé, et avec l'aide de spécialistes en adoption internationale, de travailleurs sociaux et de psychologues, les parents parlent maintenant ouvertement du sujet. Au sein d'une famille adoptive, on suggère maintenant de faire de cette différence une grande richesse. L'enfant porte en lui un baggage qui se détache du lot, a suivi un parcours particulier et unique, et apporte avec lui des souvenirs ou des impressions conscientes ou pas qui lui viennent d'ailleurs. On n'adopte peut-être pas un pays, mais il ne faut pas perdre de vue qu'on adopte un enfant issu de ce pays. Dans le cas d'une enfant de 6 ans, il m'apparaîtrait évident que son prénom devrait demeurer le même. C'est un des derniers aspects de son identité auxquels elle peut se raccrocher. Tout le reste changera dans son environnement. Mais c'est facile d'avancer une telle affirmation quand c'est dans l'air du temps...
Notre tout petit du bout du monde sera très jeune à son arrivée. Un changement de prénom ne l'affectera sans doute pas pour le moment. J'ai par contre dans l'idée que son prénom d'origine (qui n'a pas été donné par sa maman de naissance, soit dit en passant) devrait au moins figurer en second prénom sur le registre officiel. Si bien que plus tard, à l'adolescence, s'il passe par une période de questionnement et désir effectuer un retour aux sources en se faisant appeler par son prénom coréen, il pourra le faire légalement. Je suis aussi d'avis qu'un prénom facile à écrire mais peu commun est approprié. Il est inutile de tenter de camoufler le fait que cet enfant sera différent. Il apprendra sous peu à être fier de tout ce qui le rend unique au monde.
Il ne faut pas oublier qu'un enfant né en 2008, et habitant à Montréal, sera entouré de bien des petits amis aux prénoms les plus originaux et même farfelus! Des prénoms qui auraient été la cible de railleries il y a quelques dizaines d'années dans la cours de récré paraissent plus banals de nos jours. Les choses ont changé... Mais pour finir, j'aime tout particulièrement l'idée d'une maman qui m'a dit qu'elle avait donné un nouveau prénom à sa petite fille née en Chine. Mais qu'à la maison, il arrivait souvent qu'elle utilisait son prénom d'origine. Il devient ainsi un peu comme un petit mot d'amour très spécial. Kunwoo, ça devient doux quand c'est dit avec amour et des câlins. Idée très inspirante!
"What's in a name? That which we call a rose / By any other name would smell as sweet."
("Que contient un nom? Une rose, par tout autre nom, sentirait-elle aussi bon?")

Shakespeare

La rencontre avec Immigration-Québec

"Tic-tac, tic-tac, tic-tac...le sablier s'écoule rapidement-rapidement...c'est génial! Les passeports sont-ils prêts? les valises ? l'appareil photo ? la chambre du petit à son arrivée ? Sa future doudou préférée ?Et pour une néophyte curieuse, la rencontre avec l'immigration, c'est quoi au juste ? Le but ? ça se passe comment ? etc, etc, etc, ..." Katia.
La rencontre avec Immigration-Québec s'est bien déroulée hier, et de façon très efficace. Pour répondre à la question de ma chère Kat, en fait, il ne s'y passe pas grand chose. Je pensais vous épargner les détails plates, mais puisque tu insistes... Notre rencontre a duré environ 40 minutes, et on a signé deux-trois papiers. Entre autres, celui qui dit qu'on s'engage, en temps que "parrains d'un immigrant", à en être reponsables jusqu'à sa majorité.... rien de très farfelu, c'est la même chose pour un enfant bio. On a aussi vérifié que toutes les informations sur Kunwoo et sur nous étaient les bonnes, avec pièces d'identité à l'appui, pour des fins d'identification. Et puis, les documents ont tous été faxés de suite en Corée. Et pourquoi on doit faire ça? Parce qu'au Québec, on est la seule province canadienne à avoir des exigences d'immigration supplémentaires. Toute personne qui arrive au pays doit évidemment passer par Immigration Canada, mais seuls les gens qui arrivent au Québec doivent passer par cette étape de plus, au niveau provincial. Et comme Kunwoo est né en Corée du sud, et que le jugement final d'adoption sera rendu par la Cour du Québec, et non dans son pays d'origine, il arrive en tant qu'immigrant, avec son petit passeport coréen, et doit avoir en sa possession un visa d'entrée au Canada. Il ne sera prononcé canadien qu'en sol canadien. On "n'importe" pas les enfants n'importe comment... Donc, en gros, à partir de maintenant, son visa d'entrée pourra être légalement émis par l'ambassade canadienne à Séoul.
Ouf! Je me suis ennuyée moi-même à écrire ce billet. Je vous avais avertis que l'explication serait plate.... Blâmez Katia! ;-)

mardi 26 mai 2009

Étapes suivantes...

Oh la la! Ça roule Raoûl! Je ne fournis pas à donner des nouvelles!! Après avoir envoyé rassemblé, lu, rempli, signé, certifié nos documents à envoyer à l'organisme, à l'ambassade du Canada à Séoul, au Social Welfare de Séoul, on attendait que la machine digère tout ça, et qu'elle recrache tous les papiers officiels qui nous autorisaient à faire immigrer notre petit Kunwoo, et à terminer les démarches d'adoption le concernant. Suite à la réception de ces documents, la Secrétariat à l'adoption internationale du Québec devait émettre une lettre de non-opposition. Avec et seulement avec celle-ci en main pouvions-nous prendre rendez-vous auprès d'Immigration-Québec, afin de terminer la toute dernière partie de nos devoirs de futurs parents.

Eh bien hier, Immigration-Québec nous a bien pris de court avec un appel nous informant que toutes ces étapes avaient déjà été complétées, que les documents s'étaient promenés d'une instance gouvernementale à l'autre et d'un côté du globe à l'autre, et qu'ils étaient prêts à nous rencontrer!! Le dit rendez-vous de 30 minutes aura lieu aujourd'hui. À la suite de cette rencontre, les papiers seront faxés à Séoul, et l'ambassade pourra aussitôt émettre le visa canadien de Kunwoo, document dont il aura besoin pour entrer dans son nouveau pays. L'appel du départ approche à grands pas, mes amis! Plus que quelques jours ou semaines!!

jeudi 21 mai 2009

Vos papiers, s'il-vous-plaît!

Pas de panique à bord! Dans un mouvement désespéré, et en l'absence mémorable de nos documents de transports, je me suis informée auprès de Passeport Canada, sur le comment que si, t'sais ... admettons, qu'on voudrait renouveler nos passeports, mais que t'sais ... ça se pourrait peut-être qu'on les ait égarés, mais qu'on aurait possiblement besoin d'aller vite vite vite en Corée du sud pour aller chercher notre fils, qu'est-ce qui faudrait faire, monsieur l'agent, please please please please please....? Quelque chose du genre.

Et qu'est-ce que j'apprends? Nos dits passeports ici absents, qui sont tout deux échus, ne sont pas tenus de faire acte de présence lors d'une nouvelle demande. La phrase-clé?

Si votre passeport est encore valide au moment de faire votre demande, vous devez le remettre. Tout document de voyage délivré au cours des CINQ (5) dernières années doit être soumis. Si votre passeport est expiré, vous n'avez pas à le remettre.

Aha! Tout va bien! Papa et maman s'en viennent, Kunwoo!

mercredi 20 mai 2009

Panique passeports

On ne se lasse pas de regarder ce petit minois qui sourit d'une page à l'autre du petit album qui ne nous quitte plus. On ne cesse de rêver au moment où on pourra le serrer dans nos bras. On lui parle, en lui chuchotant que papa et maman viendront bientôt le chercher pour le ramener chez lui pour toujours.

Mais durant l'attente, il faut se préparer un peu! Il y a tant à faire, dont certaines choses, en avance, dont le renouvelement des passeports. Mais là, avec les rénovations, les grands
réaménagements, les piles de papiers importants de parts et d'autres qui ont jalonné les démarches d'adoption, où sont les foutus passeports !?! Au début, on cherche un peu aux endroits stratégiques. Puis on agrandit le rayon de la chasse. Et en un rien de temps, on passe une journée entière à mettre notre beau ménage sans dessus-dessous pour les trouver. Rien. Toujours rien. Pas de passeports. En près de trois ans à l'étranger, on a toujours su exactement où ils se trouvaient. Puis, par habitude, j'ai passé l'année suivante à le traîner avec moi partout où j'allais. Diantre! J'avais même consacré un billet de blogue à ce sujet! Mais craignant de l'égarer, je m'étais raisonnée à le laisser à la maison. Mais où??? Deux journées complètes de recherches plus tard: ¡ No sé !

Mais où ai-je donc la tête..... je me le demande bien.....................

Ce soir, je vais devoir regarder Kunwoo dans les yeux et lui annoncer que maman et papa ne savent pas du tout ce qu'ils ont fait de leurs passeports, et qu'ils espèrent sincèrement que ça ne les empêchera pas de partir le grand jour du départ!

jeudi 14 mai 2009

Ceux qui ne comprennent rien à rien



" Mais pourquoi vous l'adoptez? Pourquoi vous le laissez pas à ses parents, cet enfant-là?"

Euuuhhhhhhhhhh..................... toujours dur de répondre à la bêtise sans soi-même passer par la bêtise...

mercredi 13 mai 2009

Noces de cire





Il y a quatre ans, aujourd'hui, un vendredi treize, on réunissait notre très proche parenté pour un petit mariage casual, qui officialisait notre union. Nous voilà donc aux Noces de cire. Un bonheur en duo sans cesse renouvelé, qui se poursuivra bientôt à trois.

dimanche 10 mai 2009

Fête des Mômans!

Joyeuse, heureuse, radieuse et lumineuse fête des mères à toutes les mamans, futures mamans, nouvelles mamans, grands-mamans, arrières-grands-mamans, mamans disparues, mamans de Corée, mamans du Ghana, mamans du bout du monde, mamans de coeur, mamans en attente, mamans enceintes, mamans d'accueil, mamans pour la vie, mamans seules, mamans en couple, mamans débordées, mamans solidaires, mamans débrouillardes, mamans sévères, mamans drôles, super-mamans, mamans qui vivent avec une autre maman, grandes mamans, mamans dodues, mamans blanches, mamans noires, mamans jaunes, mamans maternantes, mamans indépendantes, mamans pas toujours présentes, ma maman, la maman de naissance de Kunwoo et moi... et toutes les autres mamans, sans exception.
Jamais la Fête des Mères n'aura autant revêtu ses lettres de noblesse que cette année pour moi.

Bonne journée à toutes.
jxxx

vendredi 8 mai 2009

6 mois aujourd'hui

Joyeux anniversaire mon petit trésor du bout du monde!!!


Je pense très fort à toi, à tout moment de la journée.
Maman Josiane xxx

mercredi 6 mai 2009

Grippe porcine

Il était une fois, trois petits cochons qui avaient la grippe...

Deux cas de grippe porcine ont été décelés et confirmés en Corée du sud. L'Asie, très densément peuplée, et où les transports sont accessibles à une grande proportion de gens, craint les épidemies... comme la peste, sans faire de mauvais jeu de mots. Or, le site d'Aujourd'hui, la Corée, relate que les contrôles de santé ont été resserrés à l'aéroport internationale de Incheon, à Séoul suite à la découverte de ces deux cas, qui seraient entrés dans le pays par voie aérienne. Déjà, les autorités contrôlent systèmatiquement les passagers à l'aide de thermomètres auriculaires, et demandent la liste des pays dernièrement visités. Les passagers en provenance de pays qui ont déjà confirmé plusieurs cas de grippe porcine sont évidemment dans la ligne de mire. Le Canada fait mauvaise figue au tableau, avec ses 165 cas confirmés, selon Santé Canada.
À surveiller dans les prochaines semaines...

mardi 5 mai 2009

Le jour des enfants 어린이날

Le jour des enfants est une fête traditionnelle en Corée. Le 5 mai est à peu près perçu par les enfants coréens comme Noël chez nous. Les enfants recoivent des cadeaux, et les parents les emmènent dans les zoos, les cinémas et les parcs d'attractions, tous des endroits pour satisfaire l'esprit ludique des petits. En d'autres mots, il doit y avoir de la marmaille partout ce jour-là!

À l'origine, la fête avait lieu le 1er mai, date à laquelle un auteur de livres pour enfants, Bang Jeong-hwan, qui avait publié en 1923 une "Lettre ouverte aux adultes". Dans celle-ci, il proclamait que les "enfants étaient le futur de la nation" et il enjoignait les parents, entre autres, à traiter les enfants avec respect, afin de forger des adultes respectueux d'autrui.

La date a finalement été repoussée de quelques jours, puis est devenue un jour férié, où les parents peuvent donner toute leur attention à leur progéniture. Bonne fête des enfants, petit Kunwoo!

lundi 4 mai 2009

L'élastique du coeur


Vous savez jusqu'ou peut s'étirer l'élastique du coeur? Moi non plus. Une chose est sûre, c'est que le mien se rend facilement à 10 561 km d'ici, au-delà d'un continent et d'un grand océan.

vendredi 1 mai 2009

Le Prince du Pays des Matins Calmes

Le voici, ce petit prince.
Kunwoo est né en Corée, en novembre dernier.
Ce petit grain de riz n'a pas encore 6 mois,
mais on nous dit qu'il est un bébé très rieur, bien éveillé, mais tout de même dormeur.
Notre petit bout du bout du monde.

jeudi 30 avril 2009

Le vol de la cigogne...

La cigogne s'est enfin posée aujourd'hui, après un long voyage, portant avec elle des nouvelles qui viennent de loin. Un indice?


mardi 28 avril 2009

Questions indiscrètes...

Une famille qui se détache visiblement des autres, ça attire les regards. Ça attire aussi les questions de certains curieux qui ne peuvent résister à les poser. Les gens veulent savoir. Quand les questions se font trop indiscrètes ou maladroites, et surtout quand la scène se passe devant les enfants, mieux vaut avoir la délicatesse de les rediriger de manière diplomate. Dans la lignée du vocabulaire positif de l'adoption que j'ai déjà abordé, voici une liste de questions et des suggestions de réponses - que j'ai trouvées sur internet et que j'ai traduites et transformées à mon gré - qui peuvent souvent revenir quand on s'y attend le moins dans les lieux publics.

1. Avez-vous des enfants à vous?

Ceux-ci sont tous à moi. Mais je n'ai donné naissance qu'à mes deux plus jeunes.

2. Il est TELLEMENT chanceux de vous avoir eu dans sa vie, hein?

Je crois qu'on est tous chanceux de s'être trouvés pour former une belle famille. Une chance qu'on ça, comme on dit.


3. Son papa doit être Coréen, non?

Ses parents biologiques sont en effet Coréens, mais son papa, c'est le grand monsieur aux cheveux foncés qui lui donne des poussées sur la balançoire.

4. Qu'est-ce qui est arrivé à ses vrais parents? Pouvez-vous imaginer abandonner un enfant aussi mignon!
En fait, les vrais parents, c'est NOUS. Les raisons qui expliquent que certains enfants se
retrouvent en adoption sont variées et très complexes. Mais si vous vous intéressez au sujet, je peux vous donner les références de livres qui l'expliquent très bien. Vous pouvez aussi aller voir mon blogue.

5. Il est tellement cute!
Merci, on trouve ça nous aussi. ;-)

6. Est-ce que les autres enfants sont ses VRAIS frères et soeurs?

Oui, ils ont eu le bonheur de le devenir, depuis qu'on a adopté celui-ci.
OU
Oui, et celui-ci a eu la chance de prendre ses frères et soeurs dans ses bras la journée même de leur naissance.


7. Je parie qu'il est fort en maths! On dit qu'ils ont un vrai don pour l'école!

Je pense qu'il est très fort, en effet. Mais je manque un peu d'objectivité, puisque je suis sa mère. Je vois tous ses succès comme la somme de très gros efforts de sa part.

8. Vous avez pas peur qu'il retourne chez ses vrais parents quand il va grandir?

On est ses vrais parents. Votre question est plutôt personnelle, mais en gros, on n'est pas inquiets. Quand il sera adulte, on sera ravis de le voir développer de belles relations avec les gens qu'il choisira.


9. D'ou vient-il?

Ils viennent tous de Montréal, au Québec, mais mon plus vieux est né en Corée du Sud.


10. Qu'est-ce que vous savez de sa vraie histoire/sur ses vrais parents?

L'organisme qui a facilité l'adoption nous a fourni les informations dont nous avions besoin pour prendre une décision éclairée. Peut-être aura-t-il accès à plus d'information s'il le désire plus tard. Et il décidera de lui-même s'il veut que son histoire bien personnelle soit connue.

11. Pourquoi aller adopter un enfant à l'autre bout du monde quand il y en a pleins au Québec?
Notre choix de la Corée semblait un choix juste pour notre famille. L'adoption au Québec est un processus incertain et excessivement long. Est-ce que vous, vous avez adopté un enfant né au Québec?


12. Avez-vous adopté parce que vous vouliez, ou parce que vous n'aviez pas le choix?

L'adoption est toujours un choix. Le seul regret qu'on a, c'est de ne pas avoir adopté plus tôt.


13. Combien ils vous ont coûté?

Les enfants n'ont pas de prix. On a payé ce qu'on devait payer, par l'intermédiaire de deux organismes agréés par les gouvernements québécois et coréen, pour les différentes étapes à franchir, ainsi que pour les formulaires d'immigration, notre séjour à l'étranger, nos rencontres avec un travailleur social, les frais médicaux de l'enfant, etc.
ou
Et vous, combien vous pesez?


14. Est-ce qu'il parle français?

Seulement en privé. En public, il parle "bébé"/il parle pas trop, il est très timide.

3 mois +

On a dépassé le cap du trois mois d'attente avant la réception de la proposition. Il semblait que la Corée avait le vent dans les voiles dans les derniers mois, mais nous serons arrivés juste après cette vague, apparemment. Depuis deux semaines, aucune proposition n'a été envoyée à l'organisme. Et comme on nous a informés que le type en charge des envois est en vacances cette semaine - ou je ne sais trop quoi - rien ne bougera avant la semaine prochaine.

Ce sera donc pour le mois de mai!

dimanche 26 avril 2009

Unique au monde

Tu n'es pas encore pour moi qu'un petit garçon tout semblable à cent mille petits garçons. Et je n'ai pas besoin de toi. Et tu n'as pas besoin de moi non plus. Je ne suis pour toi qu'un renard semblable à cent mille renards. Mais, si tu m'apprivoises, nous aurons besoin l'un de l'autre. Tu seras pour moi unique au monde. Je serai pour toi unique au monde...
(Extrait du dialogue avec le renard, Petit Prince de Saint-Exupéry)

Le petit arrive dans la maison qui est maintenant la sienne. Il ne le sait pas encore. Les adultes qui lui sourient sont ses parents. Mais il ne le sait pas encore. Pour le moment, il est sous le choc des changements qu'il vit, et sous peu, aussitôt qu'il comprendra que ses besoins fondamentaux sont comblés sans effort, et de manière rapide, cohérente, chaleureuse et prévisible, il sera en mode exploration de son nouvel environnement. Il doit aussi apprivoiser tranquillement ces étrangers qui l'entourent, et réciproquement, se laisser apprivoiser. Il développera idéalement un lien durable et solide avec ses parents, qui lui servira de base émotionnelle durant toute sa vie. C'est ce qu'on appelle communément l'at-ta-che-ment.

Il ne faut pas toujours se fier aux apparences. L'attachement est une chose ardue à identifier, puisqu'elle est en constante évolution. Le phénomène prend au moins plusieurs mois, voire des années à apparaître. L'enfant qui, dès les premiers jours, semble heureux, offre de beaux grands sourires à ceux qui l'entourent et n'hésite pas à distribuer des câlins à tout le monde n'est pas un enfant "attaché". Si un tout-petit est TROP sociable, c'est peut-être qu'aucune personne en particulier n'est à ses yeux unique au monde, et il ne se sent unique au monde pour personne. S'il est TROP docile, c'est peut-être qu'il a très peur d'être rejeté en étant lui-même. Pour que l'attachement se développe, il faut qu'il se sente important et unique pour ses parents. Il faut aussi qu'il les perçoive comme dignes de confiance, en tout temps, et qu'il se sente en sécurité avec eux. Il doit sentir qu'il peut exposer ses vulnérabilités sans avoir peur d'être abandonné.

Mais l'enfant adopté n'est pas différent des autres en ce domaine. Le poupon qui arrive de l'hopital dans les bras de sa maman et son papa devra aussi passer par les étapes menant à l'attachement. Celui-ci ne se fait pas automatiquement. L'attachement mutuel et instantané n'existe pas; c'est un processus lent, mystérieux et parfois difficile. On aura tendance à penser qu'une petite fille qui se précipite dans les bras des parents d'autres enfants de la garderie sans gêne et sans pudeur est mignonne et très sociale. Mais peut-être ne lui a-t-on jamais fourni les conditions idéales à un attachement profond avec des personnes significatives à la maison et qu'elle tente de trouver de l'attention chez tout adulte qui passe. C'est l'instinct de survie. Il ne faut pas perdre de vue qu'adaptation n'égale pas attachement.

Et pourquoi est-ce si important l'attachement? C'est ce qui permet à un être humain de développer des relations dans sa vie. De développer sa conscience. De relativiser l'importance des choses. D'atteindre son plein potentiel intellectuel. De développer l'habileté à penser de façon logique, et celle de gérer le stress et les frustrations, la peur et l'anxiété. Ce qui permet de devenir résilient face à l'adversité. Ce qui permet en gros de devenir un être autonome.

On suggère aux nouveaux parents adoptifs de garder au minimum les contacts directs entre l'enfant et d'autres adultes dans les premiers temps. Afin de faciliter cet attachement et de faire rapidement comprendre à l'enfant que ses premières personnes-ressources sont ses parents; ce sont eux et seulement eux qui doivent le prendre dans leurs bras pour le rassurer, le consoler, le cajoler, le promener, l'aider, et satifaire tous ses besoins de base. Les proches de parents adoptants ont, avec raison, souvent beaucoup de mal à comprendre qu'on leur refuse de prendre le petit dans leurs bras dans les premiers mois. Ce ne sont là pourtant pas des caprices de parents surprotecteurs, mais bien une consigne de base en adoption. Car il faut poser une base solide pour arriver à bâtir des relations saines par après. Il faut que, malgré tout ce qui a pu survenir dans le passé de l'enfant, malgré tout ce que sa petite tête a enregistré, qu'il puisse enfin se laisser aller à se sentir unique au monde.

Ma vie est monotone. Je chasse les poules, les hommes me chassent. Toutes se ressemblent, et tous les hommes se ressemblent. Je m'ennuie donc un peu. Mais, si tu m'apprivoises, ma vie sera comme ensoleillée. Je connaîtrai un bruit de pas qui sera différent de tous les autres. Les autres pas me font rentrer sur terre. Le tien m'appellera hors du terrier, comme une musique. Et puis regarde! Tu vois là-bas, les champs de blé? Je ne mange pas de pain. Le blé pour moi est inutile. Les champs de blé ne me rappellent rien. Et ça, c'est triste! Mais tu as des cheveux couleur d'or. Alors ce sera merveilleux quand tu m'auras apprivoisé! Le blé qui est doré, me fera souvenir de toi. Et j'aimerai le bruit du vent dans le blé...
(Extrait du dialogue avec le renard, Petit Prince de Saint-Exupéry)

samedi 25 avril 2009

Advienne que pourra...

Est-ce que je suis PRÊTE à avoir des enfants? Ou même suis-je FAITE pour la maternité? Le maternage? Le catinage? Les pleurs? Le chiâlage? La discipline? Le ramassage? Les crises? Le manque de sommeil? Les fluides corporels de petits morveux?

Ce sont là des questions qu'on a le "luxe" de se poser sur le Plateau Mont-Royal, en 2009. Mais est-ce que c'est possible d'y répondre vraiment avant d'avoir essayé la chose? Et je ne parle pas d'emprunter les petits neveux le temps que leurs parents se reposent. Garder ceux des autres, c'est pas pareil. Je parle d'essayer d'avoir ses propres enfants. Le problème avec cet énoncé jaillit aussitôt dit, puisque les bambins - bio ou adoptés - ne peuvent pas être retournés une fois qu'on les laisse entrer dans la maison. Pas moyen donc de savoir à l'avance. Que reste-t-il donc comme solution? Foncer dans le tas! Advienne que pourra! Je crois que rien que le fait de se poser trop longtemps la question est une réponse en soit. Quand on en vient à se lasser de s'appitoyer, de remettre tout en question, de trop réfléchir, et de se fouiller dans le nombril, et de se demander pourquoi-je, peut-être est-ce un signe qu'on est du pour penser à quelqu'un d'autre, aux pécadilles du quotidien, et à quel légume on mettra en purée pour le souper du petit.

Je me suis toujours plu à me définir comme quelqu'un qui vit le soir (peut-être parce que mon boulot l'exige en ce moment), quelqu'un qui peut décider du jour au lendemain de partir à Taïwan avec son amoureux avec un billet aller simple, pour ne revenir que trois ans plus tard, de manger à l'heure qui me plaît, de prendre mes vacances à un autre moment de l'année que tout le monde, de ne pas avoir de voiture, de quitter un emploi s'il m'emmerde. Et j'ai la chance de partager ma vie avec un homme qui est sur la même longueur d'ondes. Je me rends bien compte que d'avoir un enfant - et les ceusses qui suivront - nous obligera à tout réévaluer. Soit! Oui, je le veux bien. J'arriverai bien à me démarquer autrement. Je me rends compte que quelqu'un qui vit comme ça n'est pas quelqu'un de différent... c'est simplement quelqu'un qui n'a pas d'enfants.

Alors on foncera dans le tas à deux, pas plus brillants ni mieux préparés que les autres. Je veux bien devenir cette maman dans le métro, à laquelle on sourit en coin, alors qu'elle tente de désamorcer une crise de son bout-d'choux. Advienne que pourra.

L'éternité...

L'éternité, c'est long, surtout sur la fin.

Woody Allen

jeudi 23 avril 2009

Pour passer le temps...

Si certains d'entre vous se questionnent sur le pourquoi du comment-c'est-faire que mon assiduité récente à perdu sa cadence, c'est que devant le manque de nouvelles de Corée, je me suis trouvée une petite activité pour passer le temps: tomber malade. Eh oui! Les attaquent virales multiples meublent bien les dures soirées de travail qui se terminent à minuit. À quoi sont-elles dues? Sûrement pas au fait qu'au boulot, on exige plus de moi en échange de moins, avec moins de moyens, et moins de personnel... Sûrement pas non plus au fait que ça fait quelques semaines que je me dis que la semaine prochaine sera la bonne pour la réception de notre proposition... Et là, sûrement pas au fait que je me suis déniché une petite amygdalite bien fièvreuse à faire des jaloux pour commencer, et que ça a viré en fiesta de virus! Bref, j'sais pas du tout d'où ça vient... Je vous reviendrai aussitôt que je serai parvenue à ingurgiter mon repas mou à travers une paille.

jeudi 16 avril 2009

L'autre côté de la médaille du racisme

L'autre côté de la médaille, c'est le racisme positif. La plupart des gens auront la décence de laisser de côté leurs commentaires qui laissent un arrière-goût de racisme en bouche en s'adressant à de nouveaux parents qui reviennent de chercher leur fils en Corée. Pour ce qui est des ignorants plus méprisants, il faudra apprendre à leur faire face. Mais quand on est préparé, ce ne sont pas les commentaires balourds qui sont le plus dommageables et sournois à long terme. Ce sont bien plus les préjugés favorables, associés au pays d'origine de l'enfant. Et nous en avons tous!L'exemple le plus flagrant concerne les milliers de petites filles nées en Chine et qui vivent maintenant au Québec. Une petite fille chinoise sera une parfaite petite bolle à l'école; une vraie élève modèle, que son professeur citera en exemple devant les camarades de classes. Et en plus, elle saura jouer du violon! C'est du moins ce qu'on s'attend d'elle. Arrivez-vous à imaginer une petite Min-Jade ou une Nao-Mee tannante, discipée, avec un déficit d'attention qui lui cause problèmes à l'école? Pas facile. Pourtant, comme tout enfant québécois, la petite fille née en Chine devrait avoir le droit d'être impossible à 2 ans, de peiner à apprendre à lire et ne pas savoir quoi faire de sa vie à l'adolescence. Penser autrement exerce un poids démesuré sur les épaules de ces enfants d'origine asiatique. Ce n'est pas parce qu'en Chine, un des traits culturels est de surmener les enfants dès un très jeune âge, en exigeant d'eux l'impossible, que nos petites suivront spontanément la même voie.
De la même façon, une petite Russe ou une Ukrainienne aura de bonnes chances de devenir gymnaste. Un timoun haïtien saura épater ses amis par ses mouvements de breakdancing, ou ses dons spectaculaires au basketball. Mon fils coréen sera fort en math et se promènera partout avec son appareil photo. Peut-être ou peut-être pas. Les enfants ne sont pas préprogrammés. Et si certaines petites filles chinoises tendent vers le perfection, est-ce parce qu'elles avaient des habiletés particulières ou parce qu'elles ont entendu depuis leur arrivée au pays qu'elle DEVRAIENT l'être, et qu'elles ont appris à rechercher l'approbation de leur entourage en s'approchant de l'idéal projeté? Les enfants ont droit de recevoir les félicitations et encouragements qu'ils méritent, même quand les progrès sont limités et à leur mesure, sans qu'on se dise: "On sait bien, c'est facile pour lui, l'algèbre. Ils ont ça dans le sang!".

Prise de position

L'actrice américaine blondinette Kristin Chenoweth (de laquelle je serais bien en peine de vous nommer ne serait-ce qu'un seul film) a fait un appel aux médias, au sujet de leur façon de désigner les enfants issus de l'adoption. Elle-même adoptée à la naissance, elle les implore de cesser de différencier les enfants adoptés à l'international par des célébrités et leurs enfants biologiques. Elle insiste que ce simple choix de mots perpétue les préjugés. Le fait d'entretenir la distinction, en parlant des enfants adoptés et des autres enfants d'une certaine actrice hollywoodienne, par exemple, est parfaitement inutile, puisqu'ils sont TOUS ses enfants. Adoptés ou pas.

Bravo pour une prise de position publique sur le vocabulaire positif de l'adoption! Ça va pour les célébrités, mais aussi dans le vie de tous les jours.

mercredi 15 avril 2009

Le petit prince de métal

Pas de proposition pour nous cette semaine. Il y a bien eu réception d'une proposition pour une petite fille ce lundi, mais elle était destinée au couple "juste après nous", dans le cadre de leur seconde adoption en Corée. Il faudra donc patienter une autre petite semaine avant les prochaines nouvelles.

Entre temps, la Mamie de notre futur Prince du Pays des Matins Calmes a pris un peu d'avance... Devant l'attente qui paraît interminable, elle n'a pas pu résister à la tentation de m'offrir tout de suite un bracelet Pandora, sur lequel trône un petit bonhomme à l'effigie de notre petit-bout-du-bout-du-monde. De l'avoir tout près de moi m'aidera peut-être à franchir les derniers mois d'attente avant notre rencontre mémorable. Plus tard, celui-ci sera sans doute flanqué de frères et soeurs. Vous croyez qu'il y aura assez de place sur le bracelet pour dix-huits tits-bonshommes et tites-bonnesfemmes?

lundi 13 avril 2009

Santa Korea

Santa Korea, priez pour nous, en ce petit lundi de Pâques frais, mais ensoleillé....
Je vous salue, Santa Korea, pleine de grâces ; notre grande hâte est avec vous. Vous êtes bénie entre tous les symboles inventés pour nous aider à patienter, et notre Petit Prince du Pays des Matins Calmes, le fruit de vos entrailles, est béni. Santa Korea, mère patrie lointaine, priez pour nous pauvres parents en attente, maintenant et à l'heure de la réception de notre proposition. Amen.
  

samedi 11 avril 2009

Parlez-nous des enfants

Vos enfants ne sont pas vos enfants.
Ils sont les fils et les filles de l’appel de la Vie à elle-même.
Ils viennent à travers vous mais non de vous.
Et bien qu’ils soient avec vous, ils ne vous appartiennent pas.
Vous pouvez leur donner votre amour mais non point vos pensées,
Car ils ont leurs propres pensées.
Vous pouvez accueillir leurs corps mais pas leurs âmes,
Car leurs âmes habitent la maison de demain, que vous ne pouvez visiter,
pas même dans vos rêves.

Vous pouvez vous efforcer d’être comme eux,
mais ne tentez pas de les faire comme vous.
Car la vie ne va pas en arrière, ni ne s’attarde avec hier.

Vous êtes les arcs par qui vos enfants, comme des flèches vivantes, sont projetés.
L’Archer voit le but sur le chemin de l’infini, et Il vous tend de Sa puissance
pour que Ses flèches puissent voler vite et loin.
Que votre tension par la main de l’Archer soit pour la joie ;
Car de même qu’Il aime la flèche qui vole, Il aime l’arc qui est stable.

Khalil Gibran, Le Prophète

vendredi 10 avril 2009

Congé parental

On m'a récemment questionnée sur ce que je comptais faire une fois qu'on sera allés chercher notre fils ou notre fille en Corée. Question fort pertinente, pour laquelle il y a plusieurs réponses: l'Idéale, la Réaliste, et l'Entre-Deux, qui consiste en plusieurs teintes de gris se situant entre les deux premières. Voici donc un petit portrait du dilemme...

Idéalement, dans la littérature de l'adoption dont Johanne Lemieux est chef de file, on suggère aux parents adoptant de se consacrer à temps plein pendant au moins un an à l'arrivée de leur nouvel enfant, avant d'effectuer un retour au travail, et d'exposer l'enfant au milieu de garde et à d'autres adultes significatifs. Certains, comme le docteur Chicoine, iront jusqu'à dire qu'en bas de deux ans, c'est quasiment de la folie de faire le saut. C'est vrai que pour favoriser l'attachement d'un enfant qui ne nous connaît ni d'Ève ni d'Adam, ça prend du temps, et pour ça, il faut que ses deux parents soient très présents autour de lui.

D'un point de vue réaliste, il faut tenir compte de la carrière de chacun des parents, parce qu'il ne faut pas perdre de vue qu'il y a une vie, et même une famille à faire vivre, après cette année de béatitude familiale. Et comme on ne vit pas que d'amour et d'eau fraîche, et de chair de noix de coco cueillies sur la plage paradisiaques de notre île déserte, il faut une quantité raisonnable de sous pour vivre durant cette année-là. Ne pas travailler c'est joli, mais ça rapporte pas.

Heureusement, depuis quelques années, le Régime québécois d'assurance parentale (RQAP) prévoit une fenêtre pour les parents qui adoptent un enfant. Toutefois, si la famille dite "conventionnelle"- constituée de Maman, Papa et Junior - est admissible pour un congé parental, qui s'ajoute au congé maternité; les familles constituées sur plusieurs continents n'ont droit qu'au congé parental, celui qui est divisible entre les deux parents. Celui-ci peut s'étendre tout au plus sur 37 semaines s'il n'est pris que par un des deux parents, qui sera d'abord à 70%, puis à 55% de son salaire. Si les deux parents projètent de se donner du temps après l'arrivée de l'enfant, pour l'apprivoiser et le faire sentir à la maison, dans un milieu familial stable et aimant, ils n'auront donc droit qu'à 18 semaines prises concurremment. Et une fois ces quatre mois écoulés, plus rien. On est loin des deux années idéales... ou même des 12 mois suggérés par les travailleurs sociaux et spécialistes en adoption!

Devant cette réalité, il faudra jongler avec les diverses options, et s'adapter aux besoins de notre enfant-du-bout-du-monde. Peut-être trouver des solutions alternatives, qui sait. À moins qu'on se trouve d'ici là une île paradisiaque avec une plage jonchée de noix de coco.