jeudi 26 février 2009

Maman de Corée

Dans les études donnant la parole aux adultes d'origine asiatique ayant été adoptés dans leur tendre enfance, le regret qui revient le plus régulièrement est de n'avoir pas reçu d'enseignement sur les traditions de leur pays de naissance. Même si notre enfant sera un petit Québécois comme tant d'autres, ses premières racines seront toujours en Corée. Comme je ne suis pas coréenne, je me fais un devoir d'approffondir sur les différentes coutumes et habitudes de vie des Coréens. Et si tous les devoirs étaient aussi intéressants, la vie serait parfaite!
À environ 2 mois de notre proposition, notre fils est sans doute déjà né depuis un moment, à l'autre bout du monde. Quoi de mieux alors comme sujet que celui des femmes et de leurs enfants. En vrac, voici donc quelques traditions de la famille coréenne. Certaines plus traditionnelles que d'autres.

Par le passé, alors que la naissance d'un garçon était très prisée, les familles sans héritier du nom devaient trouver un moyen d'assurer sa perennité. La belle-mère choisissait alors une femme de "remplacement" pour son fils, en espérant que celle-ci pourrait fournir la pièce manquante.

Au moment de la naissance, une mère était contrainte de n'être entourée que de "belles choses", On croyait que tout ce qui croisait le regard de celle-ci pourrait influencer l'apparence physique de l'enfant à naître. Aux ordures les fleurs fannées, et vite!!

Encore aujourd'hui, la femme enceinte est tenue de suivre un régime alimentaire très strict. Qui de mieux que belle-maman pour surveiller tout ça! Ce régime exclue formellement tout aliment "chaud" selon les termes de la pensée asiatique, puisque la maman est déjà "chaude". Aussi, pas de nourriture "brisée" ou "laide", comme des biscuits ou des nouilles cassés, ni de fruits poqués. Et surtout pas de viande de canard! L'enfant risquerait d'avoir les pieds palmés!

On prie la boddhisattva Avalokiteshvara, pour assurer la santé et la sécurité de l'enfant durant et après sa naissance.

On a recourt à un Chombok, ou un "diseur de bonne aventure" pour déterminer à l'avance le sexe de l'enfant, la date idéale de l'accouchement ou de la césarienne, ou pour déterminer le prénom de l'enfant.

Durant la naissance, nulle autre que la belle-maman pour surveiller les opérations et s'assurer que les traditions sont respectées. Elle veille à ses intérêts! Ouf! Pas de tout repos, la belle-mère.

Elle veillera entre autres à ce que la mère qui enfante de crie pas (!). Ce serait un signe de lâcheté, de faiblesse et de honte, qui risquerait d'être passés à l'enfant! Ouile ouille ouille!

L'une des deux grands-mamans s'occupera de tenir maison 21 jours après la naissance, période durant laquelle la maman qui se relève de couche ne doit rien faire (à part garder son bébé avec elle à tout moment).

Après la naissance, la mère est maintenant considérée "froide", toujours selon les termes de la pensée asiatique. Elle doit donc ne consommer que des aliments et des boissons "chauds", afin de réétablir l'équilibre interne. Durant 4 semaines, belle-maman ou maman s'assurera qu'elle ingurgite de grandes quatités de miyuk guk - jusqu'à écoeurantite aigue - une soupe à base d'algues qui aurait des propriété détoxifiantes.

Selon la tradition, seuls les membres de la famille immédiate peuvent rendre visite à l'enfant dans ses 100 premiers jours de vie. Historiquement, ça s'explique par le fait que le taux de mortalité infantile était tellement élevé, qu'on préférait attendre pour voir si le bébé surviverait avant de célébrer sa naissance. Une fête s'en suivait, le baek-il , toujours organisée aujourd'hui, sans doute comparable au "baby shower".

Dès la naissance de l'enfant, il est coutume de masser ses jambes, afin d'assurer une bonne croissance. Plus récemment, certains parents massent les paupières de leur bébé pendant son sommeil, dans l'espoir que celles-ci développent un pli, qui manque souvent aux paupières des Coréens, et qui est considéré comme très esthétique.
Les parents auront tendance à emmitouffler leur bébé de plusieurs couches de vêtements et de courverture et à l'envelopper très serré. La croyance populaire veut qu'un bébé ait toujours froid, et qu'il faut absolument le réchauffer.

La célébration la plus importante dans la vie du petit Coréen est son 1er anniversaire, le Tol. Encore une fois, historiquement, elle revêtait une importance capitale, puisqu'elle célébrait carrément la SURVIE de l'enfant pendant 1 an, l'année la plus à risque. Prières, nourriture traditionnelle et cadeaux au bébé sont de coutume. Aussi, certains autres éléments viennent s'y ajouter, comme le "test des carrières", qui consiste à placer devant l'anfant une série d'objet tels qu'un crayon et du papier, une arme en jouet, une boule de riz, des blocs de construction, etc. Chaque item doit représenter un métier différent. Ce que l'enfant choisira déterminera le futur métier de celui-ci. Mmmmm... boule de riz.... À cette occasion, on habille l'enfant de ses plus beaux atours traditionnels, le hanbok.

mercredi 25 février 2009

La langue des signes: un jeu d'enfant!

Les tout-petits ont des choses à nous dire. Ils ont des désirs et besoins à exprimer, mais n'ont pas la possibilité de les exprimer avec nos mots. S'il ne trouvent pas réponse assez vite selon leurs standards, les pleurs jaillissent très vite. C'est la frustration à l'état liquide. Ce délai de réponse influera aussi sur la confiance que le petit développera en ses parents. Un bébé qui sera confiant envers le monde extérieur, et qui sera assuré que ses besoins seront comblés développera vite un attachement à ses parents.

Dans le cas d'un enfant adopté, cette confiance est d'autant plus importante, puisque développée un peu plus tard. L'enfant qui nous sera confié par les services sociaux de la Corée ne nous connait pas. Il ne nous a jamais vu. Sans compter qu'on a un bien drôle d'air. Il ne connaîtra pas d'emblée nos intentions. La confiance devra se construire au quotidien, un besoin à la fois.

Une méthode qui consiste à utiliser une langue des signes simplifiée avec les bébés a été développée aux États-Unis. Par son apprentissage, il ouvre une fenêtre vers une communication plus précise avec eux. Dès l'âge de 6 mois, un bébé peu commencer à faire des gestes, associés à un objet ou un désir, alors qu'il est encore loin de pouvoir les exprimer verbalement! Encore une fois, pour un enfant du bout-du-monde, dont l'oreille n'a pas pu se faire à notre belle langue dans les premiers mois de sa vie, cette méthode peut grandement faciliter les rapports!

La clé du succès? La répétition! Pour que bébé fasse le lien entre le geste et l'objet, il faut le refaire chaque fois que la situation le permet. S'il tente de le reproduire, le renforcement positif est toujours de mise, puisque le bout-d'chou recherche constamment l'approbation de ses parents. Il faut toutefois toujours dire le mot en même temps qu'on fait le signe, afin de ne pas retarder l'apparition du langage. Inversement, cette méthode peut aider le développement du langage parlé, puisque le bébé prend plaisir à être compris de tous.

L'important est que tout le monde dans l'entourage immédiat de l'enfant s'y mette. Si l'enfant répète et répète le signe du "lait" à la garderie sans obtenir de résultat, il concluera que ce moyen de communication est bien inutile. Papa, maman et les gardiennes doivent tous s'y mettre et apprendre les signes de base que connait l'enfant.... mais je vous assure, c'est un jeu d'enfant!

Filles vs. garçons

Bon, voilà LE sujet principal gravitant autour de l'adoption en Corée. Même si l'historique d'adoption internationale entre le Québec et la Corée du sud remonte à plus loin dans le temps, la réalité est que de nos jours, une écrasante majorité d'enfants d'ailleurs proviennent de l'Empire du Milieu: la Chine. Est-il encore nécessaire de mentionner, plus précisément, de petites Chinoises. Car comme on le sait, les petites filles n'ont pas toujours la cote dans ce pays. Pourquoi alors, dans un pays voisin comme la Corée du sud, on note une si grande prédominance d'enfants mâles en adoption?

La réalité est que bien des facteurs ont contribué à encenser le lignage de père en fils dans les pays asiatiques. Si la Chine se retrouve maintenant avec une population majoritairement masculine (120 hommes pour 100 femmes), la Corée s'est vite placée au second rang, avec un déséquilibre du même ordre. Dans les deux pays, ou le confucianisme est intégré profondément dans la société, ce lignage est des plus importants. En effet, c'est le fils qui s'occupera de ses parents dans leurs vieux jours, et qui aura par la suite l'obligation d'entretenir le culte des ancêtres après leur mort. La fille elle, s'occupera avec une dévotion sans pareil de ses beaux-parents. Avoir un fils, c'est mieux qu'un paquet de RÉER!

Alors pourquoi y a-t-il des garçons en adoption en Corée? C'est un signe que les choses changent. La croissance économique monstre qu'a connu le pays, et qui l'a fait quitté sa structure sociale pré-industrielle, est sans doute un facteur majeur. Avec ce tsunami de changement, une nouvelle réalité vient confronter les vieilles traditions. Les femmes, très marginalisées dans cette société patriarcale, ont vu leur niveau d'éducation élevé de manière astronomique. Avec leur arrivée dans le marché du travail, elles ont acquis la possibilité d'une indépendance économique, leur conférant une valeur sociale ajoutée. De plus, une politique plus moderne et ouverte sur le monde, doublée d'efforts du gouvernement pour redresser la situation par diverses mesures incitatives et campagnes sociales, contribuent à la transformation des mentalités.

D'un autre côté, les confusiannistes plus radicaux (ça fait drôle à dire) mènent la vie dure au changement. Le pire ennemi de celui-ci fut sans équivoque l'apparition des technologies de pointe en médecine. Ainsi, pour cause d'abus qui ont mené à l'infanticide de foetus-filles par le passé, il est considéré criminel pour un obstétricien, de révéler le sexe de l'enfant à venir aux futurs parents. Mais le renforcement a été plutôt faible, puisque les autorités craignaient que trop de médecins soient appréhendés!

N'empêche que malgré une population vieillissante qui s'accorche aux traditions, le processus de changement et de développement social est irréversible une fois entamé. Ayant apparu d'abord parmi les jeunes citadins pourvus d'une éducation, le glissement social se répand à toutes les fibres de la société, à l'intérieur d'une seule génération. Des parents verront maintenant la naissance d'une petite fille comme une bénédiction, voire un choix de premier ordre. Car si celles-ci savent souvent encore tenir maison, elles perfoment souvent mieux que les garçons dans le système d'éducation. Sans oublier qu'elles auront tendance à mieux s'occuper de leurs parents vieillissants.

Alors qu'il n'y a pas si longtemps, une femme se sentait obligée de s'excuser d'avoir enfanter une fille, Ms. Park, une éditeure en chef dans un quotidien coréen et mère de trois garçons affirme se faire maintenant offrir sympathies et susciter la compassion. En une génération, elle est passée de la femme la plus chanceuse à une pauvre femme qui attire l'empathie!

Selon la Banque Mondiale, la Corée du Sud est le premier d'un grand nombre de pays asiatiques souffrant d'un déséquilibre des sexes, à renverser la tendance.

Tricottinage..... et autres boutes de laine

Alors, dans la lancée des essais en tricot, une de mes nouvelles lubies, je vous épargnerai mes tentatives de tuque, couverture et foulards. Ils ne sont pas tout à fait à la hauteur d'une publication. D'autant plus que j'en suis toujours à zigoner avec mes vieilles pelotes de laine, puisque la boutique de tricot qui se trouve tout près de chez moi semble avoir le chic pour être fermée à chaque fois que j'y vais. Devrais-je en tirer une conclusion et prendre ça pour un message? Non! Je tricoterai, bon! Alors donc, Mesdames et Messieurs, je vous présente en grandes pompes, mon tricotin! Ta-da!

J'ai trouvé ce petit bout de bois clouté en fouillant dans de vieux trucs. Je crois que mon père en avait fabriqué une série dans le temps que mes parents enseignaient dans les villages inuits. Est-ce donc à dire qu'il y a toute une génération d'Inuits qui savent tricotiner, voire tricoter?? Qui sait! N'empêche que ce fut un plaisir de tenter de me rappeller le comment de la dite patente. Voilà le très glamour résultat. Mon fils n'aura peut-être pas de tuque, mitaines, petites pattes, doudou et foulards faits des blanches mains de sa maman, mais il aura tout au moins un bout de cordon, nah!

mardi 24 février 2009

10e rang

Après ces quatre semaines, nous voilà rendus au 10e rang. La toute dernière proposition est rentrée aujourd'hui même! Neuf dossiers précèdent donc le nôtre. C'est vraiment très encourageant! Après tout, on a gagné 5 positions à l'intérieur d'un mois!!

4 semaines

Quatre semaines déjà se sont écoulées depuis le dépôt de notre dossier pour la Corée. Les grains du sablier ont dégringolé plus vite que prévu, et notre premier mois d'attente avant de recevoir la proposition est déjà passé. So far, so good. Reste à voir combien de ces mois devront passer avant le JOUR P !

Podeagi - pour le petit koala coréen


Les petits coréens sont conditionnés comme de petits bébés-velcro. Pas trop tôt, la leçon d'indépendance!

À sa naissance, le bébé demeure idéalement aux côtés de sa mère à tout moment, même pour le dodo! Pendant la journée, comme il serait impossible pour la mère de le garder constamment au creux de ses bras, les Coréennes ont bien vite adopté un porte-bébé, le PODEAGI. Cette couverture bordée d'un long ruban large permet ainsi au bébé de rester collé au dos de sa maman alors qu'elle exécute ses tâches ménagères et autres activités quotidiennes. Le podeagi encerclera la tête du nouveau-né, et les épaules du bébé qui sait tenir la sienne, en collant toujours fermement les pattes du petit aux flancs de sa maman. Celui-ci pourra même se laisser aller vers le sommeil au besoin, sachant que maman n'est pas loin, avant d'être couché à ses côtés pour la nuit.
Ça nous promet des nuits mouvementées dans les premières semaines, alors qu'on devra déployer tous les efforts pour l'endormir dans son petit lit, tel que recommandé par les pédiatres d'ici!

lundi 23 février 2009

Parmi vous depuis 1979 ...

Une pensée m'habite depuis le début de l'année 2009.

Je suis née en 1979.
Année plutôt heureuse dans ma vie, puisqu'elle en marque le commencement.



Quand j'ai eu dix ans, mon papa a reçu un diagnostique de cancer, avant de rejoindre les statistiques en succombant à la maladie en 1990.



En 1999, donc encore dix ans plus tard, alors que j'étais âgée de 20 ans, ma maman est disparue subitement dans une tragédie aérienne.


J'aurai 30 ans cette année, en 2009.
30 ans après ma naissance,
20 ans après le décès de mon père,
10 ans après la disparition de ma mère.

Il semble y avoir un motif dans ma ligne de vie. Mais cette année, il semblerait que l'événement majeur marquant le début de cette décennie soit positif: une naissance à l'autre bout du monde!

Même si elle est souvent intense, elle ne peut pas toujours être tragique, la vie!

mercredi 18 février 2009

Dîtes: KIM-CHIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII !!!

Il n'y a pas de repas coréen sans kimchi. On part de là. C'est un condiment, voire un ingrédient, qui trouve sa place sur toutes les tables, du repas familial d'un simple mercredi soir de semaine à la bouffe de halte-bouffe d'un centre commercial, en passant par le menu des grandes occasions. C'est un plat si omniprésent que le tout premier astronaute coréen a eu droit à sa ration de kimchi de l'espace lors de sa mission à bord du Soyuz! C'est pas parce qu'on est à des milliers de kilomètres de la Terre qu'on doit s'en passer!
Le kimchi 김치est donc composé de légumes fermentés et épicés. La fermentation se produisait, à l'origine, dans de grands vases en terre cuite, que l'on mettait sous terre jusqu'à plusieurs mois. La version la plus répandue et moderne est faite de chou chinois et de piments forts. Mais il existe une panoplie de variétés régionales et saisonnières. Les propriétés nutritionnelles du kimchi ne sont plus à prouver. Il est toujours fait de légumes riches en fibres et peu calorifiques, et contient tout un éventail de vitamines. Il est considéré comme étant très "santé". Seul son contenu parfois élevé en sodium pourrait être décrié.
À Seoul, tenez-vous bien, il y un un musée du Kimchi, dont la seule mission est d'informer les visiteurs sur tout ce qui est kimchi. Essayez donc de trouver un Musée du ketchup aux tomates, pour voir!

La prochaine fois qu'on veut vous prendre en photo, faîtes comme les Coréens et écriez-vous avec grand enthousiasme:
KIM-CHIIIIIIII!!!!!!!

mardi 17 février 2009

Le système Ondol, au centre de l'architecture coréenne

Vous pensez profiter des crédits d'impôt sur les rénovations et entrer en grand dans le luxe de l'ère moderne en faisant installer un plancher chauffant dans votre cuisine? Sachez que ce type de système de chauffage existe en Corée depuis l'Âge de Fer!!

L'Ondol, qui est systèmatiquement installé dans la maison traditionnelle coréenne, peut nous servir de porte d'entrée vers la compréhension sommaire de la culture et de l'environnement de ce pays. D'abord, le climat de la Corée étant partagé en quatre saisons bien distinctes (je sais que c'est très difficile pour nous à imaginer..hum hum...), l’architecture coréenne a toujours cherché à intégrer une pièce avec chauffage à ondol et un salon à plancher de bois sans chauffage.

Ayant bien sûr évolué durant les deux derniers millénaires, le système ondol offre toutefois encore et toujours des avantages sans précédents: la circulation d'air par convection, l'efficacité et la constance dans le système de chauffage, l’absence d’émission de gaz ou d’humidité, sans compter qu'il ne comporte aucun risque d'incendie! Il a même été adapté pour être intégré aux
bâtiments modenes à étages multiples, que ce soit dans le résidentiel ou le commercial.

L'ondol n'a évidemment pas été étranger au développement de certaines habitudes de vie des Coréens. Qu'est-ce qu'on a envie de faire quand on a un beau plancher chauffant tout propre? Eh oui, s'asseoir par terre! Dans la demeure traditionnelle, une même pièce à ondol pouvait servir de multiples fonctions. Aussi, au lieu de se déplacer d'une pièce à l'autre selon les moments de la journée, on aménageait la pièce selon les activités. C'est ainsi, par exemple, que la chambre des femmes pouvait servir de salon et de salle à manger le jour, et de chambre à coucher le soir.
Ce système novateur en a insipé plus d'un. En Chine, il a été adopté pour la construction des maisons traditionnelles à cour intérieur de Beijing. Mais le plus grand admirateur de l'ondol a été nul autre que Frank Lloyd Wright, qui s'en inspira pour créer le fameux système de panel heating, ou plancher radiant.

Ceci étant dit, moi aussi j'en veux un ondol, bon!
j.

Le métro de Seoul

Voici le plan du métro de Seoul. L'édifice des services sociaux est près de la station Yeoksam. Je vous ai donné une chance en vous fournissant la carte qui contient les noms dans notre alphabet. Bonne chance! Moua-ha-ha-ha-ha-ha-ha-ha !!!

dimanche 15 février 2009

Formule mathématique

Si un bébé qui n'est pas bio est un enfant adopté,
est-ce qu'une banane qui n'est pas bio est une banane adoptée?

Une petite interlude de quelques jours...

Nous voilà de retour, après une courte mais ô combien bénéfique interlude en amoureux (et une fin de semaine de dur labeur et d'heures sans fin dans un resto de notre belle métropole). On s'était promis qu'on irait faire un tour à deux au Centre Eastman des Cantons de l'Est avant de devenir parents. Comme la semaine dernière nous apparaissait comme étant une de nos dernières occasions de le faire avant longtemps, on s'est gâtés. Un trois-jours extraordinaire pour se retrouver et se faire dorloter. Mémorable!

mercredi 4 février 2009

Le deuil...

Si petit ou petite que soit notre coccinelle ou notre petit loup au moment de son arrivée, il ne faut jamais perdre de vue la peine qu'il a face aux changements titanesques qui se passent dans sa vie. La littérature sur l'adoption fait directement référence au deuil. C'est bien jeune, la petite enfance, pour vivre quelque chose de complexe et de déchirant comme un deuil. Mais quoiqu'il en soit, c'est une réalité qu'on ne peut ignorer, car elle fera à coup sûr partie de la vie de notre p'tit-bout-du-bout-du-monde.
Même bébé, à son arrivée chez nous, l'enfant adopté aura un deuil à vivre. C'est la perte des quelques points de repères connus, de la voix de sa nounou, de son odeur, de la chaleur avec laquelle elle l'enveloppait en dormant collée avec lui, de la nourriture qu'elle lui donnait, du bruit ambiant caractéristique de la famille d'acceuil, bref, de tout ce qu'il connaît. Sans compter qu'à peine âgé de quelques jours, quelques mois auparavant, le poupon aura déjà dû faire face à un premier deuil: celui de sa maman biologique qu'il aura connue et qui l'aura nourri et tenu au chaud pendant 9 mois! C'est bien jeune pour tant d'émotions, et pour avoir vu la courte ligne de sa vie brisée à deux reprises!

Plus tard, à partir de l'âge de raison, il devra refaire face à ces deuils qu'il revisitera probablement régulièrement. Le deuil, d'abord, de ne jamais pouvoir être comme les autres, de ne jamais connaître ses parents biologiques dans un contexte naturel, le deuil de son pays d'origine, mais aussi le deuil de la vie rêvée qu'il aurait pu avoir. Ce sont là des deuils complexes que même pour nous, adultes majeurs et vaccinés, il est difficile de comprendre. Pourtant, notre rôle sera bel et bien de fournir les outils personnalisés à notre enfant pour qu'il arrive à accepter l'inéluctable, et qu'il apprenne à jongler avec la peine, arrivant même idéalement à en tirer sa force.

La difficulté, c'est qu'à son arrivée, il y a bien peu de choses qu'on pourra faire.... à part de se laisser apprivoiser doucement, et de l'apprivoiser lui aussi. Mais comme un adulte qui perd un être cher, il devra passer à travers toutes les étapes du deuil, d'une façon ou d'une autre.



1- Le choc initial et le déni
2- La colère et les protestations
3- Le marchandage
4- La dépression
5- La résilience, ou l'acceptation

Et nous serons là pour appaiser ses pleurs, une crise à la fois.

j.



mardi 3 février 2009

13e rang

Nous voilà déjà en 13e position! Et ce, depuis hier !!!!!!!!
Deux familles en attente ont reçu leur proposition. L'émotion doit être à fleur de peau dans les deux chaumières! Notre dossier vient donc de gagner 2 positions.

* * *
J'en profite pour apporter une petite précision sur l'entrée du 31 janvier, intitulée 15e rang.

15e rang, ça veut dire qu'au moment de l'envoi de notre dossier en Corée, il y avait déjà 14 autres dossiers de parents inscrits chez Enfants d'Orient, en attente d'une proposition. Les dossiers sont généralement traités à peu près dans l'ordre de réception aux services sociaux de Corée, mais pas nécessairement.

Qu'est-ce qui peut influencer l'ordre de traitement des demandes, me demanderez-vous avec grande hâte?

Eh bien d'abord, comme les parents en attente d'une seconde adoption peuvent indiquer une préférence pour une petite fille, ces dossiers peuvent prendre un peu plus longtemps. Ils peuvent donc prendre un peu de retard face aux autres dossiers, puisqu'il y a moins de petites filles. (Parmi les 12 dossiers qui nous précèdent, seulement 1 a fait une demande pour l'adoption d'une petite poulette).

C'est aussi une question de jumellage. La responsable effectue le meilleur jumellage possible, et ce, dans l'intérêt de l'enfant.

* * *
À titre indicatif, on m'informe que le plus vieux dossier sans proposition a été expédié en Corée à la fin du mois d'août. Sept dossiers ont été expédiés ce mois-là. Il n'en reste qu'un seul.
De plus, tous les couples qui ont déposé un dossier en 2008 et qui sont maintenant parents ont attendu un maximum de 7 mois entre l'envoi de leur dossier et l'arrivée de leur enfant. Plus court qu'une grossesse....
Ça augure bien !

Mauvais traitements ou tache de naissance?

Grattez le Russe, vous trouverez le Jaune.
Proverbe russe
Une surprise attend les parents adoptifs d'un bébé d'origine asiatique au moment du 1er changement de couches. La très grande majorité - pour ne pas dire la totalité - des enfants est-asiatiques, sans oublier les Mongols, les Turques (très répandus par les conquêtes historiques), arrivent au monde avec une tache de naissance, qui peu en laisser plus d'un perplexe.Cette tache appelée mongoloïde, qui témoigne du déplacement des populations à travers les siècles, est aussi parfois présente chez les enfants du Moyen-Orient, du Magreb, du sous-continent indien, des Premières Nations des Amériques, et bien sûr donc de biens des "Blancs", qui ne sont pas si blancs qu'il pourrait y paraître... Elle s'apparente en tous points à un bleu, ou une profonde ecchymose, qui laisse craindre de mauvais traitements dans le passé de l'enfant. Que nenni! Cette marque, souvent située au niveau des fesses ou dans le bas du dos, fait bel et bien partie de son baggage génétique, et nous rappelle que les "races" n'ont pas été aussi imperméables qu'on pourrait le penser. Le passé de l'enfant a commmencé bien avant sa naissance, à l'autre bout du monde, il y a des milliers d'années.Note à moi-même: Avertir les éducatrices du futur CPE à l'avance, pour éviter d'avoir à répondre à des questions de la DPJ un bel après-midi de semaine...

lundi 2 février 2009

Nature vs. Nurture, partie 1

Le sujet de l'adoption est suivi, jamais très loin derrière, de celui du débat entre le charactère inné et les comportements acquis. Que contiennent les gênes d'un enfant adopté? Qu'est-ce qui définit la personnalité d'un bébé? Qu'est-ce qui lui a été "légué" par ses parents biologiques, et quels comportements va-t-il assimiler durant son développement. Peut-on vraiment blâmer ses pauvres géniteurs pour tous ses maux et défauts et se flatter l'égo quand son bulletin scolaire est jonché de "A"? Les recherches récentes en ADN, ainsi que celles sur les jumeaux et les enfants confiés à l'adoption jettent un peu de lumière sur le sujet.
Ce que les chercheurs ont pu établir avec certtitude, c'est qu'il est rare que plus de la moitié d'un trait de charactère soit définit par la génétique. Rien n'est "écrit" ou coulé dans le béton. Mais entre Nature et Nurture, il y a bien des tons de gris. En voici quelques uns.

L'extraversion et la prise de risques. L'un des facteurs du développement de la personnalité sur lesquels la génétique joue un grand rôle est sur notre propension (ou notre réticence) à prendre des risques, et notre degré d'extraversion. Que les parents d'un enfant timide ne se découragent pas, puisque ce trait peut être adoucit, mais leur enfant ne sera jamais extraverti.

Le bonheur. Non, évidemment, le bonheur n'est pas lui-même attribuable a des traits génétiques. Mais la moitié des traits qui prédisposent quelqu'un au bonheur seraient d'ordre génétique: comme le degré d'angoisse ou le niveau de sociabilité.

Le Q.I. Aux différents stades de développement d'un enfant, l'environnement et les efforts déployés par les parents et éducateurs pour entourer l'enfant de stimulations seront inestimables. Le Q.I. de celui-ci sera en très grande partie relié à ces stimulations. Toutefois, avec l'arrivée de l'adolescence et de la vie adulte, la génétique semble surprennemment reprendre le dessus et vient égaliser tout ça. L'enfant de 3e année qui a eu un "A" pourra donc remercier chaleureusement ses parents plus tard. Mais le biochimiste ou le récipiendaire d'un doctorat pourra simplement les remercier de leur soutient.

À suivre...