samedi 30 mai 2009

Nature vs. Nurture, partie 2

En février dernier, j'avais abordé le thème du caractère inné, par opposition aux comportements acquis chez un enfant adopté. Ce qu'il y avait à retenir, c'est que les recherches ont prouvé que peu ou pas de traits de charactère sont définis uniquement par la génétique. Tous peuvent recevoir une influence égale ou le plus souvent supérieure de l'environnement.

Personnalité antisociale et aggressivité
Bien des films ont utilisé le prétexte de l'adoption comme motif d'un scénario d'horreur ou de crime. Pourtant, dans la réalité, les différences comportementales entre les enfants adoptés et les enfants élevés par leurs parents biologiques sont minimes, voire inexistentes. Il n'y a pas plus de récurrence de problèmes psychologiques chez les uns que chez les autres. Les poussées meurtrières de Dexter, qui nous clouent au bord de notre siège ne pourraient donc pas avoir d'origine biologique. Même Damien, nul autre que le fils du Diable dans The Omen n'aurait pas dû être affecté par les tendances méphistophéliques de son illustre papa biologique, sous les bons soins de Gregory Peck. Par contre, j'ignore si les pouvoirs magiques innés de Superman s'appliquent à cette règle... il est un extraterrestre, après tout...

Prouesses académiques
Malgré l'influence de l'hérédité sur le Q.I., les performances scolaires ne sont pas régies par la génétique. Des frères et des soeurs, certains adoptés d'autres non, pourront offrir une performance comparable à l'école, dans la mesure ou des enfants d'une même famille peuvent avoir des rendements semblables. Mais la personnalité peut aussi s'afficher. Quels sont ces facteurs environnementaux qui peuvent faire varier la réussite scolaire? Les mêmes pour tous : la qualité du système d'éducation, le dévouement des professeurs et la persistence des parents à encourager leurs enfants avec constance dans leur carrière d'élève.

Capacité d'attachement
Entre frères et soeurs, unis ou non par les liens du sang, l'habileté de former des relations aimantes semble être la même. Malgré le fait que les frères et soeurs biologiques se retrouvaient plus dans leurs ressemblances, le manque de similitudes n'affecterait pas nécessairement la qualité des relations. Ce qui semble détacher les enfants les uns des autres bien au-delà d'un "statut d'adopté", c'est comme dans toutes les familles, l'âge de chacun d'entre eux. Le plus vieux devient souvent l'élément central de la relation entre frères et soeurs, peu importe son histoire. De plus, il semblerait que la qualité de la relation parents-enfants des familles adoptives soit en tout point égale à celle d'une famille biologique.

En bref, on a peut-être tendance à donner beaucoup trop d'importance au bagage génétique d'un enfant adopté, puisque si ce bagage joue un rôle dans la formation de la personnalité, il n'occupe pas le rôle principal. Aucun trait n'est entièrement teinté par l'aspect inné, ou par l'environnment. Tout ce qui forge un être humain est une combinaison de tous ces facteurs complexes. À preuve, trois enfants d'une famille biologique peuvent, dès la naissance et en grandissant, avoir des personnalités aux antipodes. Un parent adoptif pourra donc avoir une incidence, une influence, volontairement ou pas, sur le caractère d'un enfant adopté, tout autant que sur celui d'un enfant biologique. 

Par contre, la génétique joue certainement un rôle prépondérant dans tout ce qui touche à la santé de l'enfant. Les maladies et infection génétiques, si elles ne sont pas toutes automatiquement transmises dans l'ADN, peuvent ressurgir chez les générations futures. Mais encore, les habitudes de vies, l'activité physique et la nutrition, peuvent aussi venir changer la donne, même dans ce domaine. 

Pour finir, un autre point qu'il est bon de prendre en considération est la gestion du stress. Si la propension d'un enfant à détourner sa propre attention d'une situation frustrante semble être dictée en partie par ses gènes, sa capacité à gérer le stress causé par ses frustrations sera influencée par sa situation familiale. En tant que parent, c'est un cadeau précieux que de savoir fournir à son enfant les outils pour une bonne qualité de vie, la possibilité de développer des relations saines et non à l'origine de tensions, ainsi qu'une protection supplémentaire contre les maladies cardiovasculaires, le cancer et bien d'autres. Autant chez les enfants adoptés que bios.

2 commentaires:

la soeur a dit…

C't'enfant-là va donc devenir "du ben bon monde", vu les parents qu'il a. Pour la gestion du stress, il devrait être particulièrement bon ;o)

Josiane a dit…

Marci, je choisirai de prendre le tout pour un compliment ;-)