vendredi 28 novembre 2008

Portrait de l'orphelin coréen

Voici un petit topo sur les enfants proposés à l'adoption internationale en Corée du Sud. J'avoue tricher un peu dans la rédaction en empruntant du site d'Enfants d'Orient, notre organisme agréé.

Les enfants proposés aux parents adoptants sont des garçons ou des filles, mais la majorité des bout-d'choux sont des garçons. Depuis peu, la Corée n'offre plus la possibilité de choisir le sexe de l'enfant. Aussi, les couples qui sont déjà parents ne peuvent plus adopter dans ce pays.

Les enfants sont généralement très jeunes. La moyenne d'âge au moment de la proposition est d'environ 5-6 mois. Les bébés orphelins sont pris en charge par les Services Sociaux. Dans l’attente d’un foyer permanent, ils sont hébergés dans des familles d’accueil. Intégrés à part entière à la vie quotidienne, ils se développent ainsi au rythme de la dynamique familiale. Les soins médicaux offerts aux nourrissons sont excellents; les suivis, minutieux. Le dossier médical acheminé aux parents adoptants est étoffé, contrairement à plusieurs pays ou l'information est rare ou difficile d'accès.

C’est principalement le contexte social qui pousse les mères à laisser leur enfant en adoption. Du fait de l’occidentalisation de plusieurs aspects de la vie coréenne, certaines jeunes mamans décident maintenant d’assumer leur statut de mère monoparentale, mais elles sont encore fort rares au sein de la société. Le fait d’avoir un enfant issu d’une relation hors mariage est encore très mal vu en Corée, et cette situation est très difficile à assumer. Les pressions sociales et économiques, de même que l’absence de support de la famille immédiate sont autant de raisons qui incitent une bonne proportion des jeunes mamans à recourir à l’adoption pour assurer un meilleur avenir pour leur enfant. Les services sociaux offrent à ces mamans biologiques la possibilité de se retirer dans les maisons de naissance, afin de bénéficier de tous les soins physiques et psychologiques disponibles lors de l'accouchement, et suite au placement de leur nouveau-né en famille d'accueil (un peu comme le font certains de nos CLSC). La situation de l'adotpion est donc relativement semblable à celle du Canada et des États-Unis, particulièrement là ou les pressions sociale et religieuse pèsent pour beaucoup.

Au moment de notre séjour en Corée pour aller recueillir notre fils ou notre fille, nous aurons la chance de rencontrer la "nounou", ou en d'autres mots, la maman de la famille d'accueil. Cette rencontre en est une des plus précieuses, puisqu'elle sera notre seule fenêtre sur les tout premiers mois de vie de notre enfant, sur lesquels on n'aurait autrement aucune information. C'est elle qui pourra nous transmettre des informations précises sur les habitudes, les goûts et la personnalité de ce petit grain de riz avec lequel on entamera à ce moment une période d'observation et d'apprivoisement mutuels. Elle aura aussi sans doute en sa possession des photos prises depuis peu après la naissance, jusqu'au jour ou il fera partie de notre famille pour toujours. Certaines peuvent remettrent aux nouveaux parents une lettre adressée à l'enfant quand il sera en âge de comprendre, et un hanbok, un costume traditionnel pour son premier anniversaire. En d'autres mots, elle est la gardienne des premières mémoires de l'enfant, et par le fait même, une personne très significative pour celui-ci. Les nounous (et parfois les papas et les frères et soeurs temporaires du bébé) sont naturellement souvent très attachés aux bébés, et ce moment est très émotionnel pour tout le monde.

Il est important de considérer que si l'orphelin coréen est particulièrement privilégié de pouvoir vivre dès ses débuts au sein d'une famille, la perte de celle-ci constitue aussi une "cassure" supplémentaire, ou un nouveau deuil dans sa ligne de vie. À ne pas négliger, même si l'enfant n'est pas encore en âge de s'exprimer.

j.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

C'est quand qu'on le voit, diiiiis???

Julie a dit…

Salut Nicolas et Josiane,

Je vois en lisant vos textes que vous irez chercher votre poupon en Corée. Si jamais vous avez la possibilité, essayez de passer quelques jours avec la nounou et sa famille de façon informelle. Vous auriez ainsi la chance de connaître la routine de votre petit et éviter les gros chambardements dans sa petite vie. Peut-être que la séparation serait alors moins difficile par la suite. Autre chose, dès que vous aurez votre proposition, vous pourriez envoyer à votre petit en Corée un petit jouet, sa première peluche ou encore un petit vêtement. Comme ça, quand vous irez le chercher, il pourra ramener avec lui une odeur bien connue et un souvenir de plus de sa courte vie en Corée. Ce sont quelques suggestions, et je sais que vous aurez pensé à cela, et bien plus encore. Alors, on attend avec vous la proposition!!!

Josiane a dit…

Merci Julie, tes conseils sont très appréciés et précieux!
C'est très gentil de nous supporter dans notre aventure!