mercredi 4 février 2009

Le deuil...

Si petit ou petite que soit notre coccinelle ou notre petit loup au moment de son arrivée, il ne faut jamais perdre de vue la peine qu'il a face aux changements titanesques qui se passent dans sa vie. La littérature sur l'adoption fait directement référence au deuil. C'est bien jeune, la petite enfance, pour vivre quelque chose de complexe et de déchirant comme un deuil. Mais quoiqu'il en soit, c'est une réalité qu'on ne peut ignorer, car elle fera à coup sûr partie de la vie de notre p'tit-bout-du-bout-du-monde.
Même bébé, à son arrivée chez nous, l'enfant adopté aura un deuil à vivre. C'est la perte des quelques points de repères connus, de la voix de sa nounou, de son odeur, de la chaleur avec laquelle elle l'enveloppait en dormant collée avec lui, de la nourriture qu'elle lui donnait, du bruit ambiant caractéristique de la famille d'acceuil, bref, de tout ce qu'il connaît. Sans compter qu'à peine âgé de quelques jours, quelques mois auparavant, le poupon aura déjà dû faire face à un premier deuil: celui de sa maman biologique qu'il aura connue et qui l'aura nourri et tenu au chaud pendant 9 mois! C'est bien jeune pour tant d'émotions, et pour avoir vu la courte ligne de sa vie brisée à deux reprises!

Plus tard, à partir de l'âge de raison, il devra refaire face à ces deuils qu'il revisitera probablement régulièrement. Le deuil, d'abord, de ne jamais pouvoir être comme les autres, de ne jamais connaître ses parents biologiques dans un contexte naturel, le deuil de son pays d'origine, mais aussi le deuil de la vie rêvée qu'il aurait pu avoir. Ce sont là des deuils complexes que même pour nous, adultes majeurs et vaccinés, il est difficile de comprendre. Pourtant, notre rôle sera bel et bien de fournir les outils personnalisés à notre enfant pour qu'il arrive à accepter l'inéluctable, et qu'il apprenne à jongler avec la peine, arrivant même idéalement à en tirer sa force.

La difficulté, c'est qu'à son arrivée, il y a bien peu de choses qu'on pourra faire.... à part de se laisser apprivoiser doucement, et de l'apprivoiser lui aussi. Mais comme un adulte qui perd un être cher, il devra passer à travers toutes les étapes du deuil, d'une façon ou d'une autre.



1- Le choc initial et le déni
2- La colère et les protestations
3- Le marchandage
4- La dépression
5- La résilience, ou l'acceptation

Et nous serons là pour appaiser ses pleurs, une crise à la fois.

j.



2 commentaires:

Anonyme a dit…

On fait tous ce que l'on peut... en étant là et à son écoute, c'est ce qu'il aura besoin. Mais tu verras qu'il retombe vite sur leurs jambes. Ils ont une force inimaginable. Je n'en reviens pas de tout ce que Madisson Li a surmonté en si peu de temps. Que je la regarde, je l'admire tellement, ce petit bout de femme a tellement de courage. Tu verras, je t'en parle et j'en ai encore les larmes aux yeux.
En passant, j'adore te lire!
Bye
Madili

Josiane a dit…

Ton amour inconditonnel pour ta fille transparait beaucoup dans ce que tu dis. C'est merveilleux.

Merci. C'est bon de savoir qu'ol est lus... surtout par des mamans qui sont déjà passées par là ;o)