mardi 3 mars 2009

Occupation japonaise (1910-1945)

Origines de l'occupation japonaise
Il existe déjà un traité d'alliance militaire - depuis 1894 - entre le Japon et l'Empire Coréen, pays pauvre et archaïque. D'abord par le traité de Porthmouth, scellant l'issue de la guerre russo-japonaise (1904-05), le Japon obtient le contrôle de la Corée, conditionnellement à sa reconnaissance de la main-mise des États-Unis sur les Philippines. La Corée sert de monnaie d'échange. Le protectorat est ensuite entériné par des accords bilatéraux (particulièrement le pacte Taft-Katsura), puis par un traité d'annexion en août 1910, signé par l'Empereur Sunjong sous la contrainte. Les Japonais la qualifient gentiment cette annexion: fusion nippo-coréenne.

La période d'occupation
L'Empire du Soleil Levant reigne en conquérant sur la péninsule coréenne, malgré la résistance des citoyens. Ses objectifs sont clairs: l'exploitation et le développement économique pour rentabiliser l'annexion, puis l'effacement de la culture coréenne. On cesse l'enseignement du Coréen dans les écoles dès 1941. Lors de la Seconde guerre mondiale, le territoire sert de réservoir aux Japonais, qui y puisent matières premières, denrées agricoles et main-d'œuvre à coût inférieur pour leurs usines. Beaucoup de femmes servent de prostituées, appelées femmes de réconfort, aux soldats de l'armée japonaise. Les manifestations contre l'occupation sont nombreuses, et les attentats de part et d'autres fréquents, ce qui a pour effet d'accroître progressivement la présence militaire nippone.

Le Japon est alors aux prises avec une population affamée et grandissante. Les Coréens deviennent métayers sur leurs propres terres. Les cutures d'hiver sont introduites, afin de doubler la production agricole. La culture du riz est généralisée, pour son meilleur rendement calorifique, mais malgré tout, la ration des Coréens passe de 126 litres par an et par personne à 72 litres! La malnutrition cause un exode rural massif, qui vient engorger la capitale, fournissant du même coup une main-d'oeuvre croissante dans les usines japonaises.

C'est d'abord dans le domaine des infrastructures que l'effort japonais se fait le plus important : 25 000 km de routes et 5000 kilomètres de chemin de fer sont construits en un tiers de siècle, dans un pays montagneux, avec tous les ouvrages d'art que cela suppose. De grands ports sont aménagés, le réseau d'écoles est engraissé afin de former une main-d'oeuvre plus qualifié, et des centrales hydroélectriques sont construites dans le nord. À la veille de la Seconde Guerre mondiale, 20 % de la production industrielle japonaise provient de la Corée.

Mais les conditions de vie sont misérables. Deux millions de Coréens sont directement réduits à l'esclavage. Certains partent travailler au Japon, d'abord volontairement, pour échapper aux dures conditions de vie en Corée; d'autres sont déportés pour répondre aux besoins de l'industrie nippone, au moment de la Guerre sino-japonaise (1937-1945). Des enrôlements de force dans l'armée ont également lieu, des tests médicaux inhumains sont pratiqués et les victimes de la lèpre sont soumis aux travaux forcés et stérélisés. Le taux de mortalité est très élevé.
En 1945, des milliers de Coréens contribuent à l'effort de guerre dans les villes de Nagasaki et d'Hiroshima. Au moment de l'explosion des bombes atomiques, environ 40 000 d'entre eux sont tués, et 30 000 exposés aux radiations. En d'autres mots, une victime sur sept est d'origine coréenne.
Pendant tout ce temps, subsistent des efforts de résistance culturelle, politique et militaire. Plusieurs Coréens fuient l'occupation, et divers groupes se forment, à l'étranger et localement.

Le retrait du Japon
La situation se maintient ainsi jusqu'à la reddition du Japon le 15 août 1945. La Corée est alors divisée en deux zones d'occupation administrées par l'Union soviétique au nord, et par les États-Unis au sud. Division qui placera les pions pour une catastrophe encore plus destructrice qui attend la Corée dans les années '50: la Guerre de Corée.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Excellent résumé, très belles photos, soeurette. Fort intéressant. Tes talents de photographe me réjouissent sans arrêt ; remonter dans le temps et voyager aussi vite...wow! ;o)
Plus sérieusement, c'est étonnant et heureux que la culture coréenne ait pu survivre dans des conditions pareilles!