samedi 25 avril 2009

Advienne que pourra...

Est-ce que je suis PRÊTE à avoir des enfants? Ou même suis-je FAITE pour la maternité? Le maternage? Le catinage? Les pleurs? Le chiâlage? La discipline? Le ramassage? Les crises? Le manque de sommeil? Les fluides corporels de petits morveux?

Ce sont là des questions qu'on a le "luxe" de se poser sur le Plateau Mont-Royal, en 2009. Mais est-ce que c'est possible d'y répondre vraiment avant d'avoir essayé la chose? Et je ne parle pas d'emprunter les petits neveux le temps que leurs parents se reposent. Garder ceux des autres, c'est pas pareil. Je parle d'essayer d'avoir ses propres enfants. Le problème avec cet énoncé jaillit aussitôt dit, puisque les bambins - bio ou adoptés - ne peuvent pas être retournés une fois qu'on les laisse entrer dans la maison. Pas moyen donc de savoir à l'avance. Que reste-t-il donc comme solution? Foncer dans le tas! Advienne que pourra! Je crois que rien que le fait de se poser trop longtemps la question est une réponse en soit. Quand on en vient à se lasser de s'appitoyer, de remettre tout en question, de trop réfléchir, et de se fouiller dans le nombril, et de se demander pourquoi-je, peut-être est-ce un signe qu'on est du pour penser à quelqu'un d'autre, aux pécadilles du quotidien, et à quel légume on mettra en purée pour le souper du petit.

Je me suis toujours plu à me définir comme quelqu'un qui vit le soir (peut-être parce que mon boulot l'exige en ce moment), quelqu'un qui peut décider du jour au lendemain de partir à Taïwan avec son amoureux avec un billet aller simple, pour ne revenir que trois ans plus tard, de manger à l'heure qui me plaît, de prendre mes vacances à un autre moment de l'année que tout le monde, de ne pas avoir de voiture, de quitter un emploi s'il m'emmerde. Et j'ai la chance de partager ma vie avec un homme qui est sur la même longueur d'ondes. Je me rends bien compte que d'avoir un enfant - et les ceusses qui suivront - nous obligera à tout réévaluer. Soit! Oui, je le veux bien. J'arriverai bien à me démarquer autrement. Je me rends compte que quelqu'un qui vit comme ça n'est pas quelqu'un de différent... c'est simplement quelqu'un qui n'a pas d'enfants.

Alors on foncera dans le tas à deux, pas plus brillants ni mieux préparés que les autres. Je veux bien devenir cette maman dans le métro, à laquelle on sourit en coin, alors qu'elle tente de désamorcer une crise de son bout-d'choux. Advienne que pourra.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Chère Josiane,

J'ai commencé à lire ton blogue il y a plusieurs mois, alors que ton Petit Prince des matins calmes était un Trésor du Ghana.

Ton texte d'aujourd'hui me touche tout particulièrement. Pendant nos 9 mois de pratique et les 9 mois de grossesse qui ont suivi, j'ai angoissé. Je me demandais si moi, j'allais être capable des sacrifices nécessaires pour être ce que je pensais une bonne maman. Moi, qui aimait faire la grasse matinée, qui se couchait rarement avant 11h-minuit. Moi, qui a voyagé un peu et rêvé de partir beaucoup. Moi, à qui tout ce qui rimait avec routine donnait des frissons dans le dos. Moi, qui avait tendance à procrastiner et à se laisser traîner. Moi, qui avait pleinement profité de mes cinq ans de célibat avant de trouver celui avec qui je voudrais fonder une famille. Moi, qui évitait de me retrouver plus d'une demie-heure devant le fourneau et qui aimait commander des plats du resto à la dernière minute. Moi, qui angoissait à la seule idée de devoir m'occuper de quelqu'un d'autre "à vie", de devoir faire passer les besoins de quelqu'un d'autre avant les miens.

La première fois que mon regard s'est posé sur mon bébé, je lui ai dit qu'on allait en apprendre, des choses ensemble. Puis, par amour pour mon fils, j'ai allaité, je me suis levée la nuit, j'ai changé des couches et mouché un nez qui coule (sans même être dégoûtée!), j'ai fait des milliers de brassées de lavage,... Petit à petit, la routine s'est installée. Et, contre toute attente, j'aime ça! Ça s'est fait tout naturellement...

Je pense aussi que le fait que tu te poses ces questions est dû au fait que tu es prête à le recevoir, cet enfant. Et puis, c'est quoi une "bonne maman"? On est maman avec ce qu'on connaît et on donne ce qu'on peut donner... Pour un bébé qui ne connaît souvent rien d'autre, c'est déjà beaucoup.

Maintenant, je passe tous mes dimanches après-midi à faire de la popote, et j'adore ça! Je planifie des vacances pour trois et, 18 mois plus tard, j'allaite encore matin et soir.

Je te souhaite de la recevoir cette semaine, cette proposition. Il est plus que temps! Tiens-nous au courant, c'est toujours un plaisir de vous lire. À bientôt!


Marie-Noële, maman d'un beau petit trésor qui a 18 mois aujourd'hui

Mamimiche a dit…

Ma bru d'amour,
Je n'ai aucun doute ni inquiétude quant à ta capacité de "dealer" avec le quotidien de nouvelle maman. Dis-toi, il n'y a pas deux mères pareilles, il n'y a pas deux enfants pareils (il n'y a pas deux pères pareils non plus mon fils adoré)et il n'y a pas deux jours pareils. Perche cosi! Et vive la vie!

la soeur a dit…

Anyway, ta soeur va toutte toutte te montrer ça. A va être ben ben achalante. ;o)
Mais tu as raison que lorsqu'on commence à se chercher des mousses dans le nombril, il est temps d'avoir une mousse précise à suivre des yeux, ça occupe, et du coup, il y a moins d'infection dans notre nombril, puisqu'on le tripote moins!